Tribune pour la commémoration de Napoléon.
À l’heure du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, et à l’heure où certains veulent déconstruire son histoire (notre histoire) par la caricature et la simplification, cette tribune vient défendre celui qui à travers ses réussites et parfois égarements, a conduit la France vers la gloire.

Pierre Vitali
Napoléon « a atteint aux cimes de la grandeur et en a comblé la France, au point que depuis, notre peuple ne s’est jamais résigné à la médiocrité et a toujours répondu à l’appel de l’honneur ». C’est ainsi que le Président Georges Pompidou rendait hommage au bicentenaire de la naissance de l’Empereur le 15 août 1969 lors d’un discours à Ajaccio.
Aujourd’hui, 5 mai 2021, nous célébrons le bicentenaire de sa mort, mais la France semble incapable de commémorer convenablement celui qui a contribué à son prestige. Alors si le personnel politique et médiatique français semble grignoté par la honte, il est de notre devoir de dire « Vive l’Empereur », car c’est finalement dire « Vive la France ».
Napoléon Bonaparte est le dernier de nos grands hommes à avoir fait l’histoire de France et celle de l’humanité, affirmait l’historien Jules Michelet (1798-1874). C’est le Français le plus illustre de cette planète, plus de livres ont été écrits sur lui que de jours se sont écoulés depuis sa mort. Chateaubriand dans Mémoires d’outre-tombe disait même que « Vivant, il a manqué le monde ; mort, il le possède », car c’est bien la légende Napoléon qui reste vive dans tous les esprits. Lui qui disait n’être ni « bonnet rouge », c’est-à-dire jacobin, ni « talon rouge », c’est-à-dire aristocrate, a réussi à unir la France d’avant et d’après la Révolution, pour la porter au sommet de l’Europe et du monde.
Sans faire preuve d’angélisme sur la période ou de négationnisme sur le bilan de Napoléon, il serait cependant absurde, comme certains le veulent, de réduire Napoléon à ses fautes telles que le rétablissement de l’esclavage, car son empreinte reste plus vaste : Code Civil (1804), Code Pénal (1810), Conseil d’État (1800), Banque de France (1800 et 1806), Cour des Comptes (1807), baccalauréat (1808), Légion d’honneur (1802), Palmes Académiques (1808), rectorats et académies (1808), organisation des études de médecines (1803), de pharmacies (1803) et vétérinaires (1813), numérotage et classement des routes (1811)…
L’héritage napoléonien n’est alors pas honteux, il est même doublement puissant et universel. C’est celui de la grandeur de la France et de la force de la volonté créatrice.
« La France avant tout. » écrivait-t-il en 1810 dans une lettre à Eugène De Beauharnais. Effectivement, l’héritage de Napoléon est surtout et aux yeux du monde entier, celui d’une France rayonnante et conquérante, que rien n’arrête et dont la liberté a guidé ses pas à travers l’Europe. Celle d’une époque révolue, d’un passé grandiose, qui nous impose de transmettre. Sans cette capacité à être fiers de notre passé, rien n’est possible pour une société qui deviendrait honteuse d’elle-même.
La force de la volonté créatrice, c’est celle d’un jeune Corse, fraîchement français qui dans une époque encore cloisonnée, arrive à se hisser à la tête de l’armée, puis de l’État et tiendra tête à toute l’aristocratie européenne. Grâce à un génie militaire, un goût pour la science et l’art, il impulse aux autres son énergie de créer, d’innover et de faire. Napoléon montra à toute l’Europe que la maîtrise par l’individu de son propre destin est possible. Il incarne une épopée humaine hors du temps qui fait de l’homme une légende, que désormais tout homme peut écrire par et pour lui-même.
Ainsi, célébrer et commémorer Napoléon en ce 21ème siècle est un devoir. Ce n’est pas se souvenir avec nostalgie d’un passé révolu. C’est au contraire regarder l’avenir avec passion, en ayant la certitude qu’un passé glorieux rend demain possible.
Alors, Vive l’Empereur car Vive la France !