Les recommandations lecture #2

Les recommandations de Pierre Vitali

L’extinction de l’Homme. Le projet fou des antispécistes

Auteur : Paul Sugy

Prix : 17,90€

Nombre de pages : 208

Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure et diplômé de Sciences Po Paris, Paul Sugy est journaliste au Figaro et déconstruit dans son livre, les ressorts d’une dérive inquiétante des mouvements antispécistes, qui bouleversent notre rapport à l’humanité. 

Prenant au sérieux l’ensemble des projets des activistes antispécistes, passés du stade de la réflexion au stade de la politique, l’auteur nous alerte sur un véritable sujet de société. Ce livre parle avec justesse d’une révolution politique en cours, qu’il convient de comprendre, car plus qu’une affaire de steak ou de bien-être animal, il s’agit d’une véritable question anthropologique.

Pourquoi Viktor Orban joue et gagne. Résurgence de l’Europe centrale

Auteur : Thibaud Gibelin

Prix : 20€

Nombre de pages : 243

Diplômé d’histoire et de science politique, Thibaud Gibelin prépare sa thèse entre Paris et Budapest. Dans cet essai percutant, l’auteur présente le sulfureux personnage Viktor Orban pour tenter de mieux comprendre notre époque. En décrivant la pensée politique du chef d’État hongrois, en la resituant dans les bouleversements géopolitiques et civilisationnels en cours dans l’Europe de Visegrad, l’auteur présente sans reproche les changements de notre temps. 

Face au retour des réalités et aux nombreux défis qui menacent nos démocraties libérales, se pencher sur ceux qui pensent un modèle illibéral en Europe est intéressant et même fondamental pour comprendre les mouvements contemporains. Celui qui considérait en 2018 avoir reçu “un nouveau mandat pour bâtir une nouvelle époque” après le plébiscite électoral du Fidesz, aura nul doute influé sur l’Europe. Reste désormais à savoir s’il s’agit d’une micro réaction alternative ou d’un mouvement plus global de retour aux Nations.

Les recommandations d’Emilien Pouchin

La fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants

Auteur : Michel Desmurget

Prix : 8,90€

Nombre de pages : 576

Nous nous en rendons tous compte, le temps passé devant les écrans, surtout par la jeune génération, est astronomique. Docteur en neurosciences, Michel Desmurget compile des centaines d’études scientifiques pour en observer les effets. Le constat est alarmant. Dans un premier temps, il met en avant le poids des lobbys (de la télévision, des jeux vidéos, etc.) qui, à rebours de toutes les études sérieuses, minimisent ou nient les effets des écrans pour inciter à une surconsommation. Puis, dans la seconde partie, l’auteur expose avec clarté tous les effets que ces nouvelles technologies ont sur notre cerveau et notre corps, qui n’a, au cours de son évolution, jamais été confronté à ce genre de menace. Troubles du comportement, du sommeil, obésité, perte de concentration, appauvrissement du langage et de l’imagination, etc. Les effets sont destructeurs et ce, au moment où certains promeuvent l’idée d’intégrer davantage les écrans à l’école… 

Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle”

Le déclin du courage

Auteur : Alexandre Soljenitsyne

Prix : 9,90€

Nombre de pages : 72

Ce livre est le texte du discours prononcé par Soljenitsyne à Harvard en 1978. Alors que tout son auditoire s’attendait à ce qu’il vienne raconter les horreurs qu’il a vécues au sein d’une société communiste, Soljenitsyne a en fait adressé de sévères critiques sur le modèle américain et occidental, qu’il savait voué à se répandre dans le monde. Evidemment, il ne promeut pas le communisme, mais il fustige toutefois la société libérale, qu’il tient en contre-modèle. Celle-ci empêche l’émergence des grands hommes, délaisse la morale, regarde sa population s’endormir dans l’opulence et le bien-être matériel le plus total, érige la liberté de la presse comme liberté fondamentale, au point de mettre en danger l’Etat et la population… Tant et tant de constats qui en font selon lui une société contraire à l’émancipation et à l’anthropologie humaine. Quarante ans après, il semblerait que ces critiques soient plus que jamais d’actualité.

“Quand la vie est tout entière tissée de relations légalistes, il s’en dégage une atmosphère de médiocrité spirituelle qui paralyse les élans les plus nobles de l’homme.”

Les recommandations de Lucas Da Silva

Voyage au bout de la nuit

Auteur : Louis-Ferdinand Céline

Prix : 10,30€

Nombre de pages : 606

Un incontournable de la littérature française qui vaut assurément le temps de s’y plonger. Si le style si particulier de Céline parvient à vous toucher au plus profond de vous, et si vous entrez entièrement dans l’esprit du narrateur Ferdinand Bardamu (qui est en fait le double de Céline), vous ne ressortirez pas indemne de cette lecture si bouleversante.

Avec ce chef-d’œuvre littéraire, nous nous introduisons intimement dans la vie d’un personnage qui fait face à toutes les horreurs et tous les évènements les plus tragiques de la première partie du XXe siècle : à commencer par la « boucherie » de la Première Guerre mondiale et l’inhumanité de la colonisation européenne en Afrique. Le narrateur erre ensuite dans la société consumériste américaine où il souffre de désillusions et de travail à la chaîne, et finit par retourner en France où il cherchera à trouver un sens à sa vie pleine de désespoir. 

Lisez Céline pour connaître un aperçu de ce que pouvait être la vie d’un homme il y a seulement un siècle. Lisez Céline pour baigner dans l’argot et la langue française parlée du début du XXe siècle. Lisez Céline pour bousculer votre vision de l’humanité. 

L’art d’être français

Auteur : Michel Onfray

Prix : 22€

Nombre de pages : 389

Il est difficile de suivre le rythme effréné de parutions littéraires de Michel Onfray et pourtant la quantité n’empêche pas la qualité avec lui, bien au contraire. L’art d’être français en est une nouvelle preuve.

Le philosophe français, en sortant d’une conférence où il fut interpellé par plusieurs jeunes gens qui lui ont témoigné leur soif de savoir et lui ont demandé des conseils de lecture, a eu le désir ici de transmettre des valeurs, des vertus et des connaissances à la nouvelle génération pour qu’elle puisse trouver sa place dans « ce monde qui part à la dérive ». 

Il débute son livre par une explication passionnante sur ce qui constitue selon lui l’esprit français, et sélectionne quelques grands noms de l’histoire de la pensée française qui ont tous, chacun à leur façon, contribué à l’affirmation de notre particularité nationale : Montaigne, Rabelais, René Descartes, Voltaire, Marivaux et Victor Hugo. Il réalise ensuite un état des lieux de notre époque troublée en jetant un regard très critique envers – entre autres – le néo-féminisme, le décolonialisme, l’antifascisme ou encore l’infantilisation et la déresponsabilisation des citoyens.

Un ouvrage à lire absolument pour mieux comprendre le déclin de notre civilisation. 

Les recommandations de Lucas Perriat

Les identités meurtrières

Auteur : Amin Maalouf

Prix : 6,70€

Nombre de pages : 189

L’écrivain fanco-libanais Amin Maalouf, lauréat du prix Goncourt et membre de l’Académie française, questionne la notion d’identité tout au long de cet essai qui lui a valu le prix européen de l’essai Charles Veillon en 1999.

Si ce sujet de fond est, certes, complexe et présente de multiples facettes dont il est difficile de définir avec justesse les contours, cet auteur exceptionnel nous propose 189 pages tout à fait abordables, à la portée de chacun.

Se refusant à la définition classique, simpliste de l’identité, Amin Maalouf se lance dans un large questionnement. Cherchant à saisir la multiplicité de la notion d’identité et son impact, il s’attèle à force d’exemples et d’explications brillantes par leur clarté, à afficher l’identité comme une somme d’appartenances constituant une richesse pour chaque individu.

Loin de se cantonner à cette première tâche, l’essayiste aborde la notion d’influence et d’appartenance qui en découle directement mais aussi les impacts, les effets qu’ont les identités lorsqu’elles entrent en interaction.

La notion d’identité est, et sera toujours un pilier central de l’Histoire de l’humanité. Il est, par conséquent, indispensable de saisir la complexité et les enjeux qu’elle implique afin de s’éloigner des définitions classiques, floues et simplistes et d’aborder notre Histoire et notre actualité avec un regard éclairé.

Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie

Auteur : Edward Bernays

Prix : 12€

Nombre de pages :141

Et si je vous disais que la propagande politique au XXème siècle n’est pas fille des régimes totalitaires mais née au sein de la grande Amérique démocratique et libérale ?

C’est ce que démontre en 1928, Edward Bernays, l’un des principaux fondateurs et théoriciens du marketing, neveu de Sigmund Freud. 

Bernays vous fait découvrir, dans Propaganda, en détail et à force d’exemples historiques comment les quelques hommes à la tête des sociétés démocratiques ont amené et amènent l’ensemble de la masse à partager leurs vues en s’inspirant des méthodes de la publicité et du divertissement pour ériger une véritable “fabrique du consentement”.

Cet ouvrage déconcerte par le cynisme et la franchise dont il fait preuve en exposant clairement l’émergence et le développement des grands principes de manipulation mentale des masses. 

Comprenez bien qu’il ne s’agit en aucun cas d’une critique des méthodes d’influence dirigées vers le peuple mais bien d’un guide cherchant même à améliorer et systématiser ces méthodes.

Les recommandations d’Etienne Le Reun

« Il faut s’adapter », sur un nouvel impératif politique

Auteur : Barbara Stiegler

Prix : 22€

Nombre de pages : 284

Dans cet essai très riche et dense, Barbara Stiegler se penche sur les liens qui unissent la construction du mouvement “néolibéral” et la doctrine évolutionniste post-darwinienne. 

En plongeant au cœur des débats idéologiques qui, dès 1930, ont secoué le paysage intellectuel et politique occidental en partant des Etats-Unis, l’auteur met en lumière le caractère de ce “nouveau” libéralisme qui, ayant appris de ses erreurs, accepte de muter vers une nouvelle matrice idéologique ; matrice qui aujourd’hui – à bien des égards – gouverne l’économie et la vie politique occidentale. 

S’adapter, toujours, changer plus vite, et si cela n’est pas possible, orienter toute l’action publique vers l’adaptation des populations, faire de la politique un moyen d’action sur l’homme pour le réadapter à un environnement toujours plus changeant, voilà en quelques mots ce que vous trouverez dans cet essai qui retrace la généalogie et met à plat ce fameux « néolibéralisme ». 

Les recommandations de Domitille Viel

« Histoire secrète de la droite française »

Auteurs : Gérard Davet et Fabrice Lhomme

Prix : 15 €

Nombre de pages : 784

Pour changer des essais théoriques, je vous propose une plongée dans la crasse du bassement politique avec Gérard Davet, Fabrice Lhomme, et leur guide Jérôme Lavrieux.

Si leurs noms ont une telle importance, c’est qu’il faut les garder en mémoire tout au long de la lecture. Ce ne sont pas les noms les plus connus du bouquin, mais c’est par leur prisme que l’on observe les affaires politiques ; et il serait malvenu de ne pas prendre le recul nécessaire face à tant d’histoires croustillantes.

Si les crasses politiques, attaques personnelles, perverses magouilles et autres détournements de fonds font s’agiter les médias à chaque affaire, on a souvent du mal à les lier entre elles, à comprendre les rôles de chacun et les implications subtiles. Mettre les mains dans le cambouillis de la politique, c’est mieux comprendre le pourquoi des désillusions, le comment des actuelles fractures. Alors même si la lecture ne développe pas l’esprit de la noble politique, elle peut s’avérer très fructueuse ; parce que pour comprendre la politique, il faut connaître l’histoire, mais surtout les histoires personnelles.

« L’égalité, un fantasme français »

Auteur : Michel de Rosen

Prix : 18,90 €

Nombre de pages : 288

« Egalité » ; le mot est dans toutes les bouches, déclaré comme objectif de chaque mesure , affiché sur tous les frontons de nos mairies. Alors que les mots « liberté » et « fraternité » reviennent régulièrement dans les devises nationales, la France est le seul pays au monde à y inscrire « égalité ».

Pourtant, les Français se plaignent davantage des inégalités que les citoyens américains par exemple. En fait, les Français ont une peur bleue des inégalités, qui va souvent jusqu’à déformer leur vision des réalités économiques. D’où vient ce paradoxe ? L’égalité peut-elle être réalisée ? La recette française est-elle la bonne pour l’atteindre ? Comment redonner un nouveau souffle à la recherche de la justice sociale ? Comment expliquer que les Français ont un tel sentiment d’injustice ? Cet ouvrage apporte des réponses passionnantes à ces questions, parfois dérangeantes, souvent intrigantes.

Une chose est sûre, c’est que malgré le titre, l’auteur, même si très loin du socialisme, ne rejette pas l’égalité : il apporte une perspective plus libérale à sa recherche. Une perspective enrichissante, qui nous rappelle que la gauche n’a pas toujours le monopole de la justice sociale.

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